
Au début de la vingtaine, Lara était encore aux études et vivait de subvention en subvention, travaillant pour des organismes à but non lucratif. Elle savait qu'elle n'était pas très riche, mais ne portait pas beaucoup d'attention à ses dépenses ni à son épargne.
Vers la fin de la vingtaine, un déclic s'est produit.
« Où mon argent va au jour le jour est l'un des facteurs déterminants de ma santé financière à long terme » a‑t‑elle réalisé. « Je n'ai qu'un certain contrôle sur l'argent qui entre, mais un contrôle quasi total sur l'argent qui sort. Il faut que je suive ça de près si je veux changer le cours des événements. »
Selon l'Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC), faire le suivi de vos dépenses et établir un budget peut vous aider à fixer des limites de dépenses, trouver des moyens de rembourser vos dettes, réduire vos dépenses et épargner davantage, vivre selon vos moyens, réduire le stress et avoir plus d'argent en vue de choses qui vous tiennent à cœur.
Mon budget repose d'abord et avant tout sur le suivi de mes dépenses
Lara a commencé à faire le suivi de ses dépenses. Bien qu'elle ait toujours été consciente de ses dépenses et qu'elle ne souffrait pas du « facteur latte » au sens propre, elle se disait qu'elle aurait surement quelques révélations.
Elle a eu recours à une appli. Bien qu'elle conçoive que les applis, les planificateurs budgétaires ou les calculatrices en ligne conviennent surement à certaines personnes, l'appli ne répondait pas à ses besoins. Elle préfère se servir d'un modèle de chiffrier électronique sur son ordinateur pour faire le suivi et l'examen de ses dépenses en téléchargeant ses relevés de compte bancaire et de carte de crédit chaque mois.
« À la fin du mois, je revois tous mes achats individuellement et je les saisis dans les catégories appropriées prévues par le modèle. » Cela lui prend environ 40 minutes par mois. Elle n'utilise que les deux tiers des catégories budgétaires du modèle, mais garde les catégories inutilisées comme aide‑mémoire pour les dépenses potentielles futures, comme les animaux domestiques, une voiture ou des enfants.
Elle fait ce suivi depuis plusieurs années, mais il ne lui a fallu que quelques mois pour constater une nette différence. « J'ai l'impression de maîtriser mes dépenses et d'avoir une idée très claire d'où va mon argent », explique Lara. « Ces renseignements me permettent de déterminer si mes dépenses sont acceptables ou non. Si ça ne va pas, j'essaie de remettre les pendules à l'heure. »
Dépenser en tenant compte de mes valeurs
« Il y a certainement des mois où mes dépenses sont élevées et d'autres où elles le sont moins », explique‑t‑elle. « On finit par voir des tendances et ça devient prévisible. » Par exemple, elle envoie des cadeaux à ses proches tout au long de l'année, pas seulement au temps des fêtes. Son budget cadeau est considérable, mais ce n'est pas une surprise. C'est planifié et cela correspond à ses valeurs. Lorsque vous connaissez vos valeurs, les décisions liées aux dépenses sont plus faciles et plus délibérées, puis les objectifs que vous vous fixez ont davantage de signification.
Le suivi de ses dépenses a permis à Lara de constater que ses dépenses alimentaires ont considérablement augmenté depuis le début de la pandémie de la COVID‑19. Elle consacre plus d'argent à l'épicerie et aux plats à emporter puisqu'elle ne dépense plus pour d'autres choses, comme les loisirs. Là encore, elle a choisi, en fonction de ses valeurs, de privilégier des aliments de qualité et de soutenir les épiceries et les restaurants locaux, de minimiser (voire d'éliminer) ses dépenses pour le maquillage, les vêtements et les accessoires. Une autre catégorie touchée par la COVID‑19 est celle des voyages. C'est normalement une grosse dépense, mais en 2020, Lara a réalisé d'importantes économies en ne voyageant pas.
Transformer l'épargne en habitude
Lara dépense moins que ce qu'elle gagne et dispose déjà d'un fonds d'urgence. Elle souhaite maintenant mettre en place un programme d'épargne systématique, comme un virement mensuel automatique versé dans un compte d'épargne ou d'investissement.
Elle a notamment pour objectif d'épargner pour une mise de fonds en vue de l'achat d'une maison et pour sa retraite. Elle envisage de faire des virements automatiques dans un compte d'épargne libre d'impôt (CÉLI) ainsi que dans un régime d'épargne‑retraite (RÉR).
Ce que je sais maintenant et que j'aurais aimé savoir avant
« Je crois que j'aurais commencé plus tôt dans ma vingtaine », affirme‑t‑elle. « On a l'impression que si l'on n'a pas de grosses rentrées d'argent, pourquoi s'en faire ? Je me disais : "Contente‑toi de dépenser moins que ce que tu gagnes. Attends d'avoir un emploi plus sûr et de gagner suffisamment d'argent pour en mettre de côté. Ce n'est pas la peine de s'en préoccuper pour l'instant" », poursuit‑elle.
« La vingtaine est une période importante pendant laquelle on peut prendre de bonnes habitudes financières. L'une de ces bonnes habitudes est d'apprendre à budgétiser. Même s'il ne s'agit que d'un virement de 20 $ vers l'épargne chaque mois, n'en sous‑estimez pas l'importance. »
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