J'ai cotisé à mon RÉR. Et maintenant, qu'est-ce que je fais ?
Écrit par Joe Snyder

Le mardi 27 avril 2021

Q : J'ai cotisé à mon RÉR. Et maintenant, qu'est‑ce que je fais ?

R: C'est une excellente question ! D'autant plus que c'est une question vraiment importante. Durant ce que l'industrie surnomme la « saison des RÉR », c'est‑à‑dire les 60 premiers jours de l'année, de nombreux Canadiens se hâtent de faire des cotisations de dernière minute à leur RÉR afin d'alléger leur impôt à payer. Mais cotiser à un RÉR n'équivaut pas à planifier sa retraite. Souvent, vos cotisations RÉR de dernière minute sont seulement déposées dans un compte en espèces, soit pour y stagner sans y faire grand‑chose, soit pour attendre d'être transférées dans un placement qui correspond mieux à vos objectifs de retraite.

D'abord, examinons de plus près une cotisation RÉR.

Voici comment une cotisation fonctionne : toute cotisation effectuée durant l'année civile peut être appliquée pour compenser une partie des revenus imposables de cette année‑là. De plus, toute cotisation effectuée dans les 60 premiers jours de l'année suivante peut également être appliquée de la même façon, aux revenus de l'année précédente. Dans les faits, nous disposons donc d'une période de 14 mois pour effectuer des cotisations à nos RÉR au cours de toute année civile donnée.

En raison de cette « saison des RÉR », plusieurs Canadiens ont pris l'habitude d'appliquer les cotisations qu'ils effectuent durant les 60 premiers jours de l'année et les cotisations du « reste de l'année » — celles effectuées après la période des 60 premiers jours — à leurs revenus de l'année précédente. En utilisant 2020 à titre d'exemple, cela signifie tout simplement que la plupart des gens appliqueront leurs cotisations des 10 derniers mois de 2020 et des 2 premiers mois de 2021 à leur déclaration de revenus de 2020. Ce cycle a tendance à se perpétuer d'année en année.

Il reste que, en toute honnêteté, la saison des RÉR est surtout une invention.

Il est vrai que vous pouvez appliquer vos cotisations des 60 premiers jours de l'année à vos revenus imposables de l'année précédente. Mais la saison des RÉR est une invention dans le sens où cela peut finir par créer un cycle où les cotisations sont sans cesse repoussées jusqu'à la dernière minute. Le danger de cette approche est que l'objectif principal d'une cotisation RÉR devienne simplement une sorte de reçu pour obtenir un remboursement d'impôt.

Bien sûr, l'objectif premier de cotiser à un RÉR ne devrait pas être l'obtention d'un remboursement d'impôt.

S'il s'agit d'un avantage bien réel, l'objectif d'une cotisation RÉR devrait être d'investir pour votre retraite. Le défi inhérent à ces deux objectifs incompatibles tient souvent en ce que le premier (obtenir un remboursement d'impôt) prend trop souvent le pas sur l'objectif réel, soit de générer des fonds à long terme en cotisant à des placements par l'entremise d'un RÉR.

Ainsi, si vous faites partie de ceux et celles qui ont cotisé à leur RÉR à la dernière minute au cours de la dernière « saison des RÉR », ne vous en faites pas trop. Vous n'êtes pas seuls ! Mais la prochaine étape est de vous assurer d'avoir choisi d'investir cette cotisation dans un produit qui correspond à vos objectifs à long terme, comme la retraite. Pour la plupart des investisseurs, ça correspond probablement à un produit fondé sur les lois du marché, comme un fonds commun de placement. La raison : les produits fondés sur les lois du marché sont conçus pour obtenir une croissance plus durable que les produits à court terme, comme les comptes d'épargne.

Si vos cotisations RÉR de cette année — ou des années passées — ne font que stagner dans un compte d'épargne RÉR, un fonds du marché monétaire ou quelque chose de similaire, vous devriez envisager les investir dans un produit conçu pour la croissance à long terme. Par contre, si vous utilisez vos cotisations RÉR afin d'accumuler une somme que vous utiliserez pour un Régime d'accession à la propriété (RAP) ou un Régime d'encouragement à l'éducation permanente (REEP), alors il est effectivement plus logique d'utiliser un produit à court terme, comme un compte d'épargne, parce qu'il s'agit alors davantage de dépenses planifiées que d'investissement. En d'autres mots, un produit garanti est plus logique pour un objectif de ce type qu'un placement fondé sur les lois du marché.

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