
Lorsque les marchés sont « à la vente » – autrement dit, ils perdent de la valeur, il peut être facile de remettre en question notre approche en matière d'investissement. L'idée de perdre de l'argent est douloureuse sur le plan émotionnel. Mais agir sous l'influence de nos émotions et modifier notre plan d'investissement à long terme en raison d'événements à court terme est l'une des erreurs les plus courantes que commettent les investisseurs.
Misez sur le long terme pour vos investissements
D'un point de vue historique, les investisseurs au portefeuille bien diversifié qui gardent le cap à long terme, malgré les hauts et les bas du marché, sont récompensés.
Pour visualiser ce phénomène, jetez un coup d'œil à ces deux graphiques (lien en anglais) qui montrent la croissance des marchés boursiers canadiens depuis près de 100 ans. (Il est particulièrement important d'examiner le deuxième graphique qui normalise les gains et les pertes en pourcentage au fil du temps — il montre que ce qui pourrait sembler être un marché plus volatil aujourd'hui n'est rien comparé à la Grande Crise des années 1930.)
Ce que vous remarquerez également, c'est que le marché ne semble pas révéler de tendance claire à court terme, mais à long terme, il y a eu une tendance à la hausse.
Ne cherchez pas à comprendre le court terme
Vous voulez un autre exemple de l'imprévisibilité des mouvements à court terme du marché ? Essayez ce simulateur de marché boursier (lien en anglais). Il choisit de façon aléatoire une période de 10 ans sur le S&P500 (marché boursier américain) et vous donne 10 000 $ pour démarrer. En une minute ou moins, il passera en revue ce qui s'est réellement passé sur le marché et vous permettra d'essayer de voir à quel point il serait difficile de repérer un ralentissement. Vous pouvez vendre une fois et racheter une fois. Jouez quelques tours et voyez si vous arrivez à déterminer les moments propices pour agir. C'est beaucoup plus difficile qu'on ne pourrait le croire.
Les émotions peuvent faire diminuer nos rendements
Une étude publiée en 2005 dans la revue Psychological Science1 a démontré que dans le cadre d'un exercice d'investissement, les personnes atteintes de lésions cérébrales provoquant une diminution des émotions surclassent les personnes non atteintes. La raison ? Une diminution du niveau de crainte leur permet de faire des choix d'investissement plus avisés.
On a demandé aux participants à cette étude s'ils voulaient parier 1 $ sur 20 tirs à pile ou face consécutifs. À chaque tir, ils pouvaient décider de ne pas jouer et de garder le 1 $, ou ils pouvaient tirer la pièce. Si celle-ci retombait sur face, ils recevraient 2,50 $ (un gain de 1,50 $). Si elle retombait sur pile, ils perdraient leur dollar.
Puisque chaque tir avait une chance sur deux de l'emporter et que les gains (si vous gagniez) étaient plus élevés que ce que vous pouviez perdre, il était logique — statistiquement — de jouer chaque tour. Mais parce que quelques défaites d'affilée ont tendance à susciter de la crainte, les participants n'ayant subi aucun dommage cérébral ont préféré ne pas parier lors des tours suivants. En revanche, les participants atteints de lésions cérébrales ont fini par jouer plus de tours et gagner plus d'argent dans l'ensemble. Ils se sont avérés plus raisonnés et moins craintifs.
C'est un bon exemple d'une approche populaire en matière d'investissement : plutôt que d'essayer d'anticiper chaque mouvement du marché, mieux vaut y être investi sur le long terme.
Modifier ses habitudes
Les personnes au régime réussissent souvent à modifier leurs habitudes alimentaires à l'aide d'une stratégie de « Si c'est le cas, alors… » « Si » elles ont faim, « alors » elles mangent une pomme avant de faire quoi que ce soit d'autre. Les glucides contenus dans le fruit apaisent leur envie de sucre et, quelques minutes plus tard, leur cerveau reçoit un signal de l'estomac qui leur dit « Je n'ai plus faim. » Et comme la pomme est un choix plus sain qu'un beigne, elles commenceront à voir leur santé s'améliorer au fil du temps.
Une telle approche pour modifier vos habitudes en matière d'investissement peut s'avérer efficace. « Si » le marché est à la vente, « alors » augmentez vos cotisations automatiques de 10 % pour le prochain trimestre. Cela vous aidera peut-être à vous convaincre qu'il est possible de profiter des baisses de prix des marchés de temps à autre, plutôt que de les craindre. (On pourrait soutenir qu'il s'agit là d'une forme de synchronisation des marchés, ce qui est c'est vrai dans un sens, mais c'est une légère modification dont les avantages sont plutôt liés à votre perspective des investissements à long terme.)
Que faire maintenant ?
C'est possible que les marchés continuent leur mouvement à la baisse pendant des mois, mais dans le monde de l'investissement, les mois représentent des périodes à court terme; il faut donc s'attendre à cette éventualité. Il se peut aussi que les marchés se stabilisent et même qu'ils rebondissent rapidement.
Personne ne sait ce qui se passera à court terme, mais nous savons que lorsque des événements comme celui-ci se sont produits dans le passé, les gens dont les portefeuilles sont bien diversifiés et qui ont respecté leur plan ont été récompensés à long terme.
1 Shiv, B., Loewenstein, G., Bechara, A., Damasio, H., & Damasio, A. R. (2005). Investment Behavior and the Negative Side of Emotion. Psychological Science, 16(6), 435–439.
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