
Acheter à prix fort et vendre à bas prix. Ridicule n'est‑ce pas ? Agir de la sorte est un bon moyen de perdre de l'argent. Tout le monde sait qu'il faut faire le contraire : acheter à bas prix et vendre à prix fort.
Mais beaucoup d'études (en anglais seulement) montrent que bon nombre d'investisseurs ne suivent pas cette règle. Même lorsque les marchés sont à la hausse pendant une longue période, il leur arrive de laisser une partie (voire la totalité !) de leurs profits sur la table.
J'ai rencontré bien des gens qui après 20 ans ou plus n'avaient pas plus d'argent dans leur portefeuille que ce qu'ils y avaient investi. Autrement dit, leur taux de rendement était nul. Si quelqu'un investissait 1 000 $ dans le marché boursier canadien selon la méthode de la gestion passive, qu'il se croisait les bras et se contentait d'attendre, il devrait pouvoir au moins tripler son capital (en anglais seulement).
La frustration des pertes est plus intense que la satisfaction des gains
Même doté d'un portefeuille de placements bien structuré et diversifié, et en tenant compte du fait que le prix à payer pour obtenir un bon rendement à long terme est proportionnel à la volatilité des marchés à court terme, on a tendance à se laisser influencer pas les émotions et à remettre en question ses décisions et son portefeuille.
Et c'est ainsi qu'on obtient un faible rendement.
Cette situation s'explique en partie par le fait que la frustration causée par une perte est environ deux fois plus intense que la satisfaction qu'entraîne un gain comparable. Autrement dit, si on disposait d'une unité pour mesurer les émotions et qu'un gain de 10 $ équivalait à une unité d'émotion positive, la perte de 10 $ équivaudrait à deux unités d'émotion négative. C'est ce qu'on appelle l'aversion aux pertes (en anglais seulement).
Aversion aux pertes
Selon la plupart des recherches originales sur le sujet, les investisseurs ont tendance à conserver des titres à la baisse dans leur portefeuille plus longtemps que la normale parce qu'ils veulent éviter le regret associé à un mauvais placement. En effet, les pertes sont un constat douloureux.
Les émotions en investissement
Lorsqu'on entend des amis se vanter du bon rendement qu'ils obtiennent de leurs placements, il est naturel d'avoir peur de passer à côté de quelque chose. On veut une part de ces profits ! C'est pourquoi les investisseurs commencent à injecter des fonds dans les marchés après que ceux‑ci aient connu de bons résultats pendant un certain temps. Mais en réalité, ils achètent à prix fort.
Et puisque les catégories d'investissements et d'actifs évoluent par cycles, plus longue est la période de bons résultats, plus élevés sont les risques de connaître un revers de fortune. C'est à ce moment qu'on constate des pertes qui, même si elles sont attendues, sont toujours douloureuses.
Une telle situation peut pousser quelqu'un à remettre sa stratégie en question et à vendre ses placements. Pire encore, certains vont même chercher de nouveaux fonds dans lesquels investir et habituellement, ce sont aux gagnants d'hier qu'ils s'intéressent. C'est ce qui est à l'origine du cycle que connaissent les investisseurs qui laissent leurs émotions prendre des décisions.
Acheter et conserver
Au lieu d'envisager le marché à court terme, pourquoi ne pas adopter un point de vue à long terme ? On ne sait jamais si l'on achète lorsque les prix sont au plus bas ou au plus haut, mais ce n'est pas grave. Selon moi, mieux on comprend l'énoncé suivant, mieux on pourra contrôler ses émotions au moment d'investir : le prix à payer pour obtenir un bon rendement à long terme est proportionnel à l'imprévisibilité des marchés à court terme.
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