On passe à l’action : on achète une maison !
Écrit par Lesley-Anne Scorgie

Le jeudi 19 novembre 2020

Des étourdissements, des calculs, des rêves et des crises de panique — tous, simultanément.

« 5 000 $ de plus et c'est dans la poche », a déclaré l'agent immobilier.

Damian avait déjà commencé à s'installer mentalement, visualisant son bureau dans le coin près de la porte d'entrée. Sophie, en bonne fashionista, se réjouissait à l'idée d'avoir sa propre salle de bain. Ils voulaient tellement cette première maison et ils en avaient assez de chercher… mais pas assez pour offrir plus que sa valeur réelle. Surtout en pleine pandémie.

Sur le point de revenir avec une autre offre pour conclure l'affaire, ils ont décidé de renoncer à faire une dernière offre et d'éviter une guerre de surenchère.

La propriété a été vendue à un autre couple au cours de la soirée, bien au‑delà du prix demandé.

Il a fallu quelques jours pour dissiper la pression émotionnelle et la déception de ne pas avoir décroché cette première propriété, mais en fin de compte, cela a été une bonne chose pour Damian et Sophie. Lisez la suite.

Si votre tension artérielle se met à grimper en pensant à l'achat d'une maison en pleine pandémie, vous n'êtes pas seul. Outre le fait qu'il s'agit de la plus importante opération financière de votre vie, l'achat d'une première maison en pleine crise sanitaire mondiale comporte certaines nuances non négligeables : port du masque lors de la visite des propriétés, rencontres virtuelles avec les courtiers en prêts hypothécaires et incertitude quant à l'évaluation à long terme des propriétés. Mais, pour Damian et Sophie, hyperorganisés, les principes de base pour bien se préparer et acheter leur propriété étaient immuables.

Voici comment ce couple a élaboré une stratégie pour gagner la prochaine bataille d'achat en dépit de la pandémie.

Se mettre sur la même longueur d'onde financière s'est avéré payant

Dans la trentaine, on n'a pas de temps à perdre, n'est‑ce pas ? L'argent, une maison, des enfants, des objectifs personnels — tout cela a été mis sur la table dès le départ pour Damian et Sophie. Comme ils sont tous les deux plutôt consciencieux côté finances, acheter une maison est devenu leur principale priorité. Ainsi, lorsque les choses sont devenues sérieuses, ils ont élaboré un plan pour regrouper leurs ressources (après avoir emménagé ensemble), coordonner leurs efforts d'épargne pour la mise de fonds (en utilisant un budget bien conçu et des économies existantes) et éventuellement acheter une propriété dans la région du Grand Toronto.

Ils visaient une mise de fonds de 20 % et, selon Carl Pierce, directeur de la gestion des produits de financement au détail chez Tangerine, c'est sans aucun doute la mise de fonds idéale si vous voulez éviter de payer de l'assurance prêt hypothécaire, qui peut ajouter plusieurs milliers de dollars à toute opération immobilière au Canada.

Damian et Sophie ont pris l'habitude d'épargner, affectant une partie de leur chèque de paie à un RÉR et à un CÉLI. Ils ont également vendu des meubles, des vêtements, des appareils électroniques et plus encore pour amasser leur mise de fonds. Lorsque la pandémie a frappé, ils ont épargné encore plus.

Deux facteurs ont fait gonfler l'épargne de Damian et Sophie. D'abord, lorsqu'ils ont emménagé ensemble, leurs coûts de subsistance individuels ont été réduits de près de moitié, ce qui leur a permis de mettre de côté la différence (un seul loyer à payer, le partage des coûts des services publics et d'épicerie, etc.). Le confinement dû à la pandémie a encore plus réduit leurs dépenses pour les choses comme les loisirs, les restaurants et le bien‑être.

Être serré financièrement après l'achat d'une maison, c'est plate… et évitable
à 100 %

Lorsque Damian et Sophie ont atteint leur objectif d'épargne de 150 000 $ pour la mise de fonds cet été, malgré la réduction salariale de 20 % de Sophie en raison des répercussions financières de la COVID‑19 sur son employeur, ils ont fait appel à un agent immobilier, rencontré un spécialiste en prêts hypothécaires et commencé à surveiller les propriétés à vendre plusieurs fois par jour en ligne. Ils se sont servis d'une liste de ce qu'ils voulaient pour guider leur recherche, incluant les critères suivants :

1. Pas question de se ruiner. Le couple a fait ses devoirs, fait des calculs, envisagé tous les scénarios budgétaires possibles et utilisé une calculatrice hypothécaire ce qui leur a permis de déterminer qu'ils pourraient se permettre une hypothèque allant jusqu'à 600 000 $ sans problème. Les coûts de cette dette, plus les frais d'entretien et les services publics s'élevaient à ce que le couple avait l'habitude de payer pour le logement avant d'emménager ensemble. Pas question de se ruiner ! Ils ont également fait analyser leur scénario budgétaire idéal par leur spécialiste en prêts hypothécaires.

2. Les rénos – non merci ! Qui n'aime pas les émissions de rénos ? Pour Damian et Sophie, la simple idée de marteaux, de clous et de 2x4 les fait suer. Ils auraient pu économiser 50 000 $ en achetant une maison qui avait besoin d'améliorations, mais l'effort nécessaire aurait été beaucoup trop pour eux. C'est tellement important d'être réaliste par rapport à ce que vous êtes prêt (et suffisamment compétent) à entreprendre.

3. De l'intimité, SVP. Puisque tant d'entre nous sont confrontés à de nouvelles réalités professionnelles à la maison, les couples ont plus que jamais besoin d'un endroit pour installer leurs ordinateurs respectifs et avoir un peu d'intimité pour prendre leurs appels. Pour Damian et Sophie, avoir deux chambres à coucher, où l'un peut travailler la porte fermée tandis que l'autre travaille assis à la table de la cuisine, est rapidement devenu indispensable.

4. L'emplacement prime. Les agents immobiliers conseillent souvent (lien en anglais) d'acheter une maison modeste dans le meilleur quartier plutôt que la plus belle du quartier, ce qui est un facteur très important pour protéger la future valeur de revente. Dans cette optique, Damian et Sophie ont limité leur recherche à un quartier bien situé, très demandé, proche des transports en commun et des commerces et qui a fait ses preuves en matière de valeur de revente.

Ne vous laissez pas emporter par vos émotions

Une propriété qui satisfaisait 90 % de leurs attentes s'est pointée. En 24 heures, ils se sont organisés pour la visiter avec leur agent immobilier, ont examiné les documents pertinents, ont obtenu une traite bancaire de 25 000 $ pour le dépôt et ont fait une offre. En guise de touche personnelle, ils ont également rédigé une lettre adressée au vendeur pour se présenter, accompagnée d'une jolie photo, et exprimé à quel point ils aimaient la propriété. Après une négociation, ils se sont entendus sur le prix et ont conclu l'affaire à 705 000 $.

« La décision judicieuse que Damian et Sophie ont prise a été de s'en tenir à un prix qu'ils estimaient juste pour la propriété », estime Pierce. Ils n'ont pas laissé la pression de la situation influencer les contre‑offres. Autrement dit, il n'était pas question de dépasser ce qu'ils — et leur agent immobilier — estimaient comme étant la valeur juste de la propriété.

La clôture de l'opération peut se faire en douceur

Pierce a offert un conseil de pro en vue de la clôture de leur opération lorsqu'il s'est entretenu avec Damian et Sophie. « Il est possible de clôturer l'opération en douceur grâce à une bonne planification et à un bon avocat (notaire au Québec) spécialisé dans l'immobilier. »

Pendant la période entre l'achat et la clôture, leur avocat s'affairera à effectuer des recherches de titres et à régler toutes les questions juridiques liées à la propriété. La plupart de ces tâches peuvent être effectuées à l'avance, et virtuellement.

« Damian et Sophie sont restés en contact étroit avec leur spécialiste en prêts hypothécaires, ils auront avantage à faire de même avec leur avocat. Il s'agit de s'assurer que le couple est à l'aise avec le déroulement de l'opération de sorte qu'ils puissent signer les documents de clôture en décembre en toute confiance. »

Personne ne peut prédire ce qui arrivera avec les prix de l'immobilier

S'en tenir à une vision à long terme est presque toujours judicieux.

« Basez‑vous sur les raisons initiales pour lesquelles vous voulez acheter votre première maison. Est‑ce pour agrandir votre famille ? Pour ne plus devoir vivre chez vos parents ? Constituer votre patrimoine ? » suggère Pierce. « Depuis des décennies, la valeur des maisons au Canada a généralement augmenté. »

Damian et Sophie prévoient de rester dans leur nouvelle maison pendant au moins sept ans, ce qui devrait les aider à se prémunir contre les émotions liées aux éventuelles fortes variations de prix. Leur prochain objectif financier est de se consacrer à leur épargne‑retraite. Ayant recouru au Régime d'accession à la propriété pour leur mise de fonds (les Canadiens peuvent emprunter 35 000 $ chacun de leur RÉR, ce qui représente un total de 70 000 $), le couple tient à reconstituer leur RÉR et à commencer à préparer leur retraite.

Il ne faut pas oublier la création d'un fonds d'urgence pour aider à couvrir les coûts et les réparations imprévus liés à l'accession à la propriété.

La bonne nouvelle, c'est que Damian et Sophie peuvent se permettre ces prochains objectifs tout en profitant de la vie, car ils n'ont pas acheté au‑delà de leurs moyens. Leur décision d'achat a été guidée par une bonne gestion du budget et par le respect de la liste de ce qu'ils voulaient — ce qui leur permet maintenant de profiter pleinement de cette nouvelle étape de leur vie.

Ne vous en faites pas si vous n'êtes pas aussi proactif que Damian et Sophie l'ont été. Il vous suffit de constituer une solide mise de fonds (ça prend du temps, alors ne vous découragez pas) et de prévoir un budget afin de vous assurer d'avoir les moyens de faire face aux coûts liés à l'accession à la propriété.

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