Prévoir les coûts associés aux études postsecondaires
Écrit par Robin Taub

Le vendredi 28 août 2020

Les frais de scolarité annuels des étudiants canadiens s’élevaient en moyenne à 6 463 $ en 2019‑2020 pour un diplôme de premier cycle. Les étudiants doivent faire face à des dépenses supplémentaires comme le logement et les repas, divers frais, les manuels scolaires, le transport et les divertissements.

Les études postsecondaires représentent une dépense annuelle importante qui nécessite une planification minutieuse.

Soucieux d’éviter la propagation de la COVID‑19 au Canada, de nombreux établissements postsecondaires sont passés aux cours à distance ou les offrent comme option, au moins pour la première session de l’année scolaire en cours.

Quelles répercussions financières sont à prévoir pour les étudiants et leurs familles ?

Étudiants de première année : où s’installer ?

Comment les choses pourraient‑elles changer pour les étudiants qui prévoyaient déménager pour leurs études ? Afin d’accommoder les mesures de distanciation sociale, certaines résidences universitaires, comme à l’Université Western (en anglais), vont réduire le nombre de personnes par chambre et fonctionner en dessous de leur capacité. Les repas dans les salles à manger seront également touchés, puisqu’il n’y aura plus de buffets en libre‑service et qu’il y aura davantage d’options de plats préparés à emporter.

Toutefois, « certains étudiants louent plutôt des appartements », selon Lisa Sniderman, une résidente de Toronto dont le neveu et le fils commencent leur première et deuxième année respectivement à l’Université Western. Sans cours en salle de classe, l’expérience pédagogique et sociale ne sera pas la même. « De nombreux étudiants préfèrent rester à la maison et étudier en ligne par souci d’économie », ajoute‑t‑elle.

Certains étudiants ont par ailleurs décidé de reporter leur acceptation et de prendre une année sabbatique, dans l’espoir que les cours en salle de classe reprendront d’ici un an.

L’impact sur les revenus

De nombreux étudiants, nouveaux et anciens, qui comptent sur le fait de gagner de l’argent pour payer leurs études, n’ont pas pu travailler depuis mars en raison des arrêts de travail provoqués par la COVID‑19. S’ils n’étaient pas admissibles à la Prestation canadienne d’urgence (PCU) ou à l’assurance‑emploi, peut‑être ont‑ils pu demander la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants (PCUE) de 1 250 $ par mois pendant quatre mois ou la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant (BCBE). Toutefois, il se pourrait que cela ne suffise pas à couvrir toutes leurs dépenses et qu’un examen approfondi de leur budget soit nécessaire. 

De nombreux programmes coopératifs qui permettent aux étudiants d’alterner entre l’école et le travail sont toujours offerts (en anglais). « Plusieurs stages rémunérés en ingénierie effectués entre la troisième et la quatrième année se poursuivent », selon Jack Lipton, étudiant en troisième année d’ingénierie à l’Université Queen’s.

Frais de scolarité, frais divers et manuels scolaires

Les universités ne semblent pas réduire les frais de scolarité (en anglais), malgré le fait que les cours se donnent majoritairement en ligne. Les frais de scolarité sont déductibles d’impôt, ce qui réduira un peu le fardeau fiscal. « Reste à savoir si les frais (en anglais) seront réduits. Je ne sais pas s’ils peuvent faire payer pour des installations de loisirs et autres frais connexes s’ils n’offrent pas ces services », explique Sniderman. (Pour plus d’info sur la position des deux camps par rapport à cette question, consultez l’épisode du balado Planet Money intitulé College Fails [en anglais].)

Selon le programme d’étude, les manuels scolaires sont obligatoires ou encore tout simplement une ressource supplémentaire, et la plupart des écoles s’efforcent de proposer à la fois des versions numériques et imprimées. « Si je dois acheter un manuel scolaire, j’achète généralement la version numérique qui coûte beaucoup moins cher », précise Lipton.

Transport et déménagement

En dépit de la diminution du nombre de déplacements à destination du campus, certaines écoles continuent d’offrir aux étudiants des passes d’autobus à prix réduit. Quant aux frais de déménagement, ils sont également déductibles d’impôt, si vous répondez aux critères.

Les étudiants qui reviennent : le loyer

Les étudiants finalisent souvent leurs conditions de logement hors campus en novembre ou décembre pour l’année suivante. Il en a été ainsi pour de nombreux étudiants en 2019, qui ont signé des baux qui s’étendent généralement du 1er mai 2020 au 30 avril 2021.

« Payer pour un appartement dont vous n’avez pas vraiment besoin est une perte d’argent, mais vous êtes coincé avec le bail », souligne Sniderman. Si vous vous trouvez dans cette situation, songez à le sous‑louer si possible.

Besoins ou désirs ?

Comme pour toute dépense, réfléchissez à vos besoins et à vos désirs. Dans le passé, un espace de travail à domicile représentait peut‑être un désir, dans la mesure où les étudiants étudiaient principalement à la bibliothèque ou dans des salles d’étude. Cette année, en revanche, c’est un besoin. « J’achète un plus grand bureau, une meilleure chaise et un deuxième moniteur », poursuit Lipton. « Pour tout le reste, j’utilise ce que j’avais l’année dernière. »

Alimentation et divertissement

Dans l’ensemble, Lipton s’attend à moins dépenser cette année. Il estime qu’il dépensera plus pour l’épicerie et moins pour les sorties au restaurant et les divertissements. Il suit même un cours de cuisine (en anglais) cet été pour améliorer son savoir‑faire.

Profiter des journées de rabais pour les étudiants dans les épiceries et faire du covoiturage pour les emplettes permet également d’économiser de l’argent. Acheter en vrac et partager est une excellente façon d’étirer votre budget. Lipton et ses trois colocataires divisent le coût de l’épicerie en parts égales « parce qu’on gaspille moins de nourriture et que cuisiner coûte moins cher que commander du resto. »

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