Des chicanes de bonne bouffe : comment mon mari et moi y avons mis fin
Écrit par Kelley Keehn

Le lundi 28 janvier 2019

Au Canada, nous gaspillons environ 40 % de notre nourriture, soit 31 milliards $ chaque année (lien en anglais).

Quand je pense aux précieuses ressources utilisées pour produire cette nourriture oubliée et jetée, ça me met en colère et me bouleverse chaque fois que je gaspille de la nourriture à la maison.

Quand on pense aussi aux 870 millions de personnes — soit 12,5 % de la population mondiale — qui souffrent de sous-alimentation chronique, le fait de jeter cette chopine de fraises et le fromage défraichi devient encore plus désolant.

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Chez moi, ce gaspillage s'était transformé en chicane hebdomadaire entre mon mari et moi.

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il adore les aubaines et que nous nous efforçons tous les deux de manger sainement, ce qui signifie beaucoup de fruits frais, de légumes, de viandes et de produits laitiers non transformés. Autrement dit, des choses qui se détériorent rapidement. Donc, lorsque le chou-fleur et les bleuets sont en vente dans notre marché préféré, il ne peut s'empêcher d'acheter de tout en trop grande quantité.

Et puisqu'il refuse de nettoyer le frigo, c'est moi qui dois jeter les aliments périmés oubliés sur la tablette.

Les leçons de ma mère

Je connais beaucoup d'agriculteurs et ma mère se privait fréquemment de manger pour nous nourrir mes frères et moi quand elle nous élevait en tant que mère célibataire. À chaque fois que je remplis la poubelle de bouffe qui aurait dû être mangée, je ne peux m'empêcher de penser aux épreuves que ma mère a traversées.

Cela dit, mon mari et moi avons, pour la plupart, résolu nos désaccords habituels (ce n'est pas encore le cas à 100 %, mais on est sur la bonne voie). Nous suivons fidèlement ces conseils :

  • Nous avons élaboré un plan de repas et un menu saisonnier. Nous avions toujours des recettes en tête que nous oubliions au moment de faire l'épicerie. Cela a pris un certain temps, mais nous avons fait une liste de tous nos plats préférés, énuméré les ingrédients requis, et en avons imprimé une copie que nous gardons dans la voiture. Nous avons aussi tous les deux sauvegardé cette liste dans nos téléphones.

  • Mon mari jure de ne rien acheter de périssable sous prétexte que c'est en vente. Si le produit ne fait pas partie du menu de la semaine, il doit passer à côté.

  • Comme nous magasinons souvent séparément, nous ne savons pas toujours ce qu'il y a dans le frigo. Chaque semaine, nous dressons une liste des aliments qui expireront d'ici quelques jours et la plaçons sur le réfrigérateur.

À défaut de tout ça…

La meilleure stratégie lorsque nos efforts échouent ? Faire une soupe ou un ragoût à la mijoteuse avec les viandes et les légumes que nous ne pourrons tout simplement pas consommer avant qu'ils se gâchent. Nous profitons de ces occasions pour partager les restes avec notre voisine de 89 ans et ma mère qui a 80 ans.

C'est un petit geste pour montrer à ma mère que je me souviens des leçons qu'elle m'a transmises quand j'étais petite — et que je n'ai pas oublié tout ce qu'elle a sacrifié pour sa famille.

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