
Jodi, de Victoria, en Colombie-Britannique, raconte qu'elle avait l'impression d'être « une vraie ratée ». Au plus profond d'elle-même, elle savait que ce n'était pas le cas. Elle avait un excellent emploi avec de l'ancienneté et ses collègues l'admiraient. Mais elle se disait que s'ils connaissaient sa situation financière difficile, ils auraient sûrement une piètre opinion d'elle.
Sa première expérience de l'endettement
Au début de la trentaine, elle s'est retrouvée avec 50 000 $ de dettes résultant du financement de son train de vie axé sur la philosophie de « vivre l'instant présent ». Dix ans de dettes accumulées. Ses revenus étant insuffisants pour rembourser ses dettes et n'ayant pour ainsi dire aucun actif, Jodi a déclaré faillite.
Cette démarche, qu'elle qualifie d'« humiliante », ne pouvait être évitée. Il lui a fallu plus de sept ans pour s'en sortir.
L'endettement frappe à nouveau
Hélas, une nouvelle succession d'événements personnels a ramené Jodi au point où elle se trouvait il y a dix ans.
« Comment est-ce possible que je me retrouve encore dans cette situation? » lance-t-elle. Divorcée, elle subvenait seule aux besoins de ses deux enfants et avait recours à une marge de crédit pour vivre pendant qu'elle était en congé de maternité après la naissance de son troisième. Elle a accumulé 30 000 $ de dettes et cinq prêts sur salaire — et recevait des appels de créanciers.
Sa cote de crédit était de l'ordre de 500 et elle s'inquiétait de ne plus avoir un toit au-dessus de la tête. À Victoria, en Colombie-Britannique, les loyers ne cessaient d'augmenter et elle était constamment stressée parce que si elle était forcée de chercher un autre logement, elle ne serait jamais approuvée en raison de sa faible cote de crédit.
En désespoir de cause, Jodi s'est adressée à un organisme de conseil en crédit à but non lucratif et s'est retrouvée sur la voie du redressement financier. Cette fois, elle était catégorique : elle voulait se sortir de sa dette financière sans replonger dans la faillite et rembourser les dettes qu'elle avait accumulées.
Les appels des créanciers ont immédiatement cessé, elle a établi un plan de remboursement bien défini et, en 18 mois, sa cote est passée de près de 500 à 670.
Comment Jodi a remboursé sa montagne de dettes
Il n'y a pas de solution miracle pour rétablir votre crédit, mais de petits changements font toute une différence au fil du temps. Jodi a commencé modestement : elle s'est appliquée à préparer ses lunchs et son café à la maison et à limiter ses sorties au restaurant. Elle a passé plus de temps à faire du lèche-vitrine qu'à dépenser, tout en s'accordant chaque mois de petites récompenses, comme une bouteille de son vin préféré.
Le plan : Jodi devait faire en sorte que ses paiements soient abordables et assortis d'un échéancier précis, afin qu'elle puisse entrevoir le fil d'arrivée. Outre le plan, la positivité l'a aidée. « Ta situation financière ne te définit pas », se répétait-elle.
Comment elle compte éviter l'endettement
Aujourd'hui, toutes ses dettes sont remboursées et Jodi a le sentiment d'être une véritable adulte pour la première fois de sa vie. Les 680 $ qu'elle versait mensuellement à son plan de remboursement de dettes au cours des cinq dernières années sont maintenant consacrés à un fonds d'urgence.
Une fois son fonds d'urgence bien garni, Jodi envisage de commencer à investir. Elle met également de côté un petit pourcentage de son épargne mensuelle pour faire de petites folies.
Elle adore pouvoir désormais dormir sur ses deux oreilles, sachant qu'en continuant à mettre de l'argent de côté, elle ne retombe pas dans ses anciennes habitudes.
L'endettement ne peut être réglé du jour au lendemain
« Nous disons souvent à nos clients que s'endetter ne s'est pas fait du jour au lendemain… il en va de même pour la solution », explique Isaiah Chan, directeur du conseil à la Credit Counselling Society (en anglais), un organisme à but non lucratif. « Il n'y a pas de solution facile pour se sortir de l'endettement. L'adage 'rien ne sert de courir, il faut partir à point' s'applique absolument au parcours de chaque individu cherchant à atteindre la liberté financière. Le meilleur moyen de se libérer de ses dettes est de créer un plan réaliste qui offre une certaine marge de manœuvre et qui tient compte des dépenses d'urgence. »
Si vous êtes confronté à de graves difficultés financières et que vous ne pensez pas pouvoir vous en sortir seul, demandez de l'aide. Il est impératif de faire vos devoirs et de comparer les options qui s'offrent à vous. On constate une prolifération de publicités malveillantes vantant les mérites d'un allégement rapide de la dette, mais elles ne sont pas légitimes. Si vous cherchez un conseiller en crédit à but non lucratif, consultez la liste des organismes de votre région sur le site Web du Conseil en crédit du Canada ou cherchez un syndic d'insolvabilité autorisé en consultant le site Trouver un syndic autorisé en insolvabilité actif.
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