Pourquoi Patricia Lovett-Reid dit 'oui' quand une occasion se présente
Écrit par Kelley Keehn

Le mardi 16 mars 2021

Patricia Lovett-Reid (en anglais) est une personnalité bien connue — des millions de Canadiens la suivent à la télé tous les matins pour obtenir des informations financières. En semaine, elle a déjà une demi‑journée de travail de faite alors que la plupart d'entre nous sortons à peine du lit. En tant que commentatrice financière pour CTV News Network, elle présente les nouvelles financières du jour aux stations CTV partout au pays, partage son expertise sur CP24 et BNN Bloomberg avant de terminer la plupart de ses journées en publiant des publications et des articles offrant des conseils financiers.

Du cœur au ventre dès un jeune âge

La mère de Pattie lui a fait comprendre qu'à la fin de ses études secondaires, elle allait devoir travailler et payer un loyer. Elle se souvient que sa mère lui a dit de prendre le tramway et de se débrouiller. Toujours audacieuse et prête à travailler, elle s'est présentée dans une succursale bancaire locale à la recherche d'un poste de caissière.

« Je me souviens d'être arrivée au moment même où la banque se faisait voler », raconte Pattie.

« Je suis ici pour le poste », se souvient‑elle d'avoir déclaré au directeur de la banque.

Stupéfait, il lui a répondu : « Vous savez que nous venons tout juste de nous faire cambrioler, n'est‑ce pas ? »

« Oui », a‑t‑elle répliqué. « Mais je veux quand même postuler ! »

Cette audace et cette ténacité ont bien servi Pattie au cours de sa longue carrière au sein de deux grandes banques canadiennes. Dyslexique et ayant abandonné les mathématiques au secondaire, elle était une candidate peu probable pour une carrière de cadre dans le secteur financier. Mais une chose la préoccupait à ses débuts : l'absence de diplôme universitaire.

« J'ai rapidement gravi les échelons à ma première banque. Mais j'avais le sentiment profond que je ne pouvais pas aller plus loin parce que je n'avais pas fait d'études. Parfois, il faut savoir ignorer ses propres doutes ! »

Pattie se souvient avec tendresse d'une plaque que son mari Jim lui a offerte. « Ce n'était pas le cadeau le plus romantique qu'il m'ait jamais offert, mais plutôt le plus mémorable. Sur la plaque, il y avait une citation de Walt Disney : "Si tu peux en rêver, tu peux le faire." »

Ne pas avoir peur de lever la main

Ce cadeau a été le déclic dont Pattie avait besoin pour tourner la page sur son insécurité. La façon dont elle a obtenu son prochain emploi était audacieuse, même à ses yeux.

« Je recevais un prix. L'homme qui me le remettait était cadre à la banque où je voulais travailler. Quand il est venu pour me serrer la main, je lui ai dit : "Je veux travailler pour vous !" Deux jours plus tard, il est débarqué chez moi dans une grosse voiture et m'a interviewé pour un nouveau rôle plus passionnant. J'ai décroché le poste sur‑le‑champ. »

Mais ce nouveau rôle n'était pas sans contraintes. Pattie, mère de deux enfants à l'époque (maintenant quatre), devait travailler le soir et les fins de semaine dans la succursale dont elle était responsable. Elle estimait que ses compétences étaient insuffisantes et qu'elle devait se perfectionner. « Lorsqu'une occasion se présente, je ne dis jamais non. Je dis oui, je panique, et puis je m'y attaque. »

Au fil de sa progression en tant que cadre, elle se souvient avoir eu à gérer un budget de 20 millions de dollars. « Je n'avais aucune idée de ce que je faisais ! » Pattie s'est inscrite à plusieurs cours pour relever ce défi, mais cela signifiait se lever à 3 h 30 du matin pour étudier avant de sortir ses enfants du lit pour aller à l'école.

Démystifier les finances pour la population canadienne

Le désir insatiable de Pattie de démystifier des concepts financiers complexes l'a amenée à écrire des livres tout en travaillant dans le secteur bancaire. Elle est rapidement devenue la porte‑parole de sa banque auprès des médias, avant de lancer avec succès une émission de télévision nationale sur la chaîne BNN Bloomberg News et de devenir une vice‑présidente principale de sa banque.

Après des décennies dans le monde des finances, Pattie a quitté son emploi pour se consacrer à aider les Canadiens à y voir clair par rapport à leur argent.

On pourrait croire que la gestion de l'argent lui est toujours venue naturellement et pourtant, ce n'est pas le cas. Quand elle s'est séparée de son premier mari et qu'elle a regardé les chaussures en cuir verni de sa fille de quatre ans, elle s'est dit : « Je n'aurai plus jamais les moyens de lui acheter des chaussures aussi dispendieuses. »

Elle précise : « Ce fut pour moi un moment décisif. Je n'avais jamais équilibré un budget et le décès prématuré de mon père m'a fait comprendre à quel point la sécurité procurée par un conjoint est loin d'être garantie. C'est à ce moment‑là que j'ai commencé à m'intéresser sérieusement à l'argent. »

Ce qu'elle conseille aux autres ? Efforcez‑vous de ne pas vous endetter ou de vous libérer de vos dettes aussi vite que possible. Et côté carrière ? Dites oui, même si vous ne croyez pas avoir les compétences requises. 

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