
J'étais pigiste à temps plein depuis plusieurs années et j'étais l'unique propriétaire de mon entreprise lorsque j'ai décidé de la constituer en société par actions. J'y avais déjà songé auparavant, mais j'avais toujours tenu pour acquis que je ne gagnais pas assez d'argent pour que ça en vaille la peine — toute cette paperasse supplémentaire, cette comptabilité et ces frais d'établissement m'apparaissaient compliqués pour rien.
Une entreprise individuelle semblait être plus facile : je faisais ce que j'avais à faire, facturais, gardais une trace de mes dépenses dans une feuille de calcul et remplissais ma déclaration de revenus en ligne.
Pour une raison ou une autre, je pensais aussi que puisque j'étais « seulement » une pigiste, l'incorporation n'était pas pour moi. Je pensais que seules les « vraies » entreprises qui vendent des objets tangibles devaient être constituées en société.
J'avais tort ! Voici pourquoi :
1. L'incorporation m'a fait prendre mon entreprise plus sérieusement
Mon parcours de rédactrice à la pige à temps plein a connu des hauts et des bas. J'ai été contractuelle, à la pige et même barmaid en parallèle.
Ce parcours est assez commun pour les rédacteurs, mais il m'était difficile de prendre mon entreprise au sérieux. Évoluer de « Danielle Kubes » à « Danielle Kubes inc. » m'a permis de me sentir plus confiante en fixant des limites.
Malgré la paperasse supplémentaire, j'étais plus responsable. Produire les rapports financiers nécessaires à chaque mois et imprimer des relevés de gains et pertes qui résumaient mes revenus, mes coûts et mes dépenses ont aidé à renforcer l'idée que je suis une entreprise et que je dois faire de l'argent, pas seulement taper sur une machine à écrire.
2. Il y a des avantages fiscaux à l'incorporation
Cette année, mon profil financier a un peu changé et j'ai décidé de recourir aux services d'un comptable. Je faisais un peu plus d'argent et je voulais m'assurer que je ne passais pas à côté d'un allégement fiscal.
C'était le cas !
Selon David Posner, CPA et partenaire au cabinet comptable torontois Zeifmans, l'Agence du revenu du Canada nous impose non seulement sur nos revenus, mais aussi en fonction de l'endroit où nous avons gagné cet argent et de la façon dont nous l'avons gagné.
Assurez‑vous de parler avec un fiscaliste, comme je l'ai fait, pour comprendre les conséquences fiscales de l'incorporation.
En ce qui me concerne, même si j'ai dû payer environ 1 600 $ à mon comptable pour qu'il s'occupe de la déclaration de revenus de mon entreprise, ça en a valu la peine. Chaque situation est évidemment différente. Assurez‑vous de consulter un fiscaliste pour en savoir plus.
Le parcours de mon incorporation
J'ai d'abord entrepris les démarches au niveau provincial. J'ai fait la recherche de nom obligatoire en ligne, puis j'ai demandé à un avocat de remplir les documents pour moi.
Je les ai ensuite imprimés, emportés en personne à ServiceOntario et j'ai payé des frais modiques. Le gouvernement fédéral a de l'information sur l'incorporation ici.
Bien qu'il y ait des frais supplémentaires et qu'on doive se conformer à certaines règles, j'ai trouvé que ça en valait le coup, vu le sentiment de légitimité que ça m'a apporté.
Est‑ce que ça a changé mon travail quotidien ?
Non, ça ne change pas vraiment mes activités de tous les jours. Je me lève le matin et je commence à rédiger, exactement comme je le faisais lorsque j'étais à mon compte.
Jusqu'à présent, ça a valu la peine, tant psychologiquement que financièrement, et j'ai hâte de voir si ça continuera à me motiver à faire fructifier mon entreprise.
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