
L'une des femmes les plus influentes du Canada est championne acharnée de l'inclusion et mentore inlassable – et quelqu'un dont vous n'avez probablement jamais entendu parler ! En fait, cela convient parfaitement à Maureen Jensen. Incroyablement sympathique et dotée d'un esprit vif, Maureen est la première femme à diriger la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario, a ouvert de nombreuses portes aux femmes et promu l'inclusion de la communauté LGBTQ2S+.
Une militante inlassable pour la mixité des genres
Maureen a été décrite par plusieurs comme une défenseuse acharnée de la protection des investisseurs. Elle a joué un rôle déterminant dans la mise en œuvre de la nouvelle règle ontarienne de divulgation de la mixité des genres « comply or explain » (appliquer ou expliquer [en anglais]), qui oblige les entreprises canadiennes à rendre compte publiquement de la mixité des genres.
Bien que Maureen ait travaillé pendant des décennies dans le secteur financier, où elle a milité en faveur d'une réglementation et de protections plus diligentes pour les investisseurs canadiens, c'est en géologie qu'elle entame sa carrière professionnelle. Tout a commencé par une passion pour la collecte de roches qui remonte à sa jeunesse. « Je pense que j'ai huit ou neuf boîtes de roches », raconte Maureen. « Mon mari m'a demandé de m'en débarrasser lors de notre dernier déménagement. »
D'origine modeste
Les premières années de Maureen ne furent ni faciles ni confortables.
« Vivre dans une petite ville minière était formidable, mais c'était difficile pour mes parents », explique‑t‑elle. « Quand je n'avais que huit ans, mon père est décédé, obligeant ma mère, moi, mon frère et ma sœur à nous débrouiller financièrement. »
La mère de Maureen, une immigrante allemande au caractère bien trempé et tenace, a fait face à leurs nouvelles conditions de vie avec grâce et courage. Contrainte de vendre la maison familiale parce qu'elle ne pouvait pas être approuvée seule pour un renouvellement hypothécaire, la mère de Maureen s'est servie du produit dérisoire de la vente pour retourner à l'école et devenir enseignante d'histoire. Ses années d'expérience en soins infirmiers n'étaient pas reconnues au Canada et elle tenait mordicus à offrir à ses enfants l'avenir prometteur qu'ils méritaient.
Apprendre la valeur du travail acharné
Du haut de ses huit ans, la jeune Maureen a dû non seulement subvenir à ses besoins, mais aussi à ceux de sa sœur et de son frère. Elle s'est vite rendu compte que sa mère valorisait le travail acharné.
« Ce n'est qu'à la fin de mon adolescence que ma mère m'a parlé de la rencontre avec son banquier, toutes ces années auparavant, pour tenter de renouveler l'hypothèque », se souvient Maureen. « Il lui a dit qu'elle était encore jeune et qu'elle devrait concentrer ses efforts à un remariage. Cela lui a fait voir rouge. »
Faisant preuve de la même ténacité que sa mère, Maureen a commencé à travailler et à mettre de l'argent de côté très tôt. « Nous n'avions pas grand‑chose comme coussin financier en cas de problème, alors j'ai trouvé un emploi dès que j'ai pu. À 12 ans, je faisais du gardiennage, et à 15 ou 16 ans, je travaillais chez McDonald's pour épargner en vue de mes études. »
Enseigner des valeurs financières à ses enfants
Aujourd'hui mère de deux fils adultes, elle s'efforce de leur faire comprendre la différence entre épargner et investir.
« Je leur envoie régulièrement des articles », explique‑t‑elle. « Je ne suis toujours pas sûre qu'ils saisissent pleinement le message, mais ils apprennent au fur et à mesure depuis qu'ils ont commencé à investir. »
Le seul regret de Maureen en matière d'investissement est qu'elle et son mari aient tardé à se lancer dans le marché. « À l'époque, nous étions une géologue et un ingénieur minier travaillant dans la brousse. Nous avons épargné, mais ne comprenions pas vraiment ce que pouvait apporter l'investissement. Si seulement nous avions mis notre argent à notre service bien plus tôt, au lieu de le laisser en sûreté dans un compte bancaire… et nous comprenons aujourd'hui l'importance de cela ! »
Faire changer les choses
Maureen plaide depuis longtemps en faveur d'une représentation accrue des femmes dans les rôles de direction et a servi de mentore à de nombreuses femmes par l'intermédiaire d'organisations telles que Women Who Rock (en anglais) et Women in the Financial Industry.
Sa plus récente passion, Le Projet Prospérité, est un nouvel organisme à but non lucratif, fondé par une femme et soutenu par 64 femmes exerçant un rôle de leadership, cherchant à faire progresser l'avenir économique des femmes au Canada.
En guise d'au revoir, Maureen offre le même conseil que celui donné à ses deux fils :
« Profitez de votre argent », dit‑elle. « Mais faites‑y attention. Préparez votre propre café et mangez à la maison. »
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