
Voilà que je me retrouvais, divorcée et heureuse, chef de famille monoparentale bien installée dans ma petite maison à Toronto.
Puis, je suis tombée amoureuse de Jim — un autre parent divorcé et célibataire qui avait sa propre petite maison à quelques rues de chez moi. Quand nous avons décidé de nous marier, j'ai vigoureusement fait valoir que nous devrions vendre l'une de nos maisons (la sienne !) et emménager dans l'autre (la mienne !). J'ai affirmé que la maison serait assez grande pour nous accommoder et qu'elle serait payée beaucoup plus vite.
Notre première décision financière importante en tant que couple
Jim n'était pas d'accord. Il a passionnément soutenu l'idée qu'il fallait vendre les deux maisons et en acheter une autre, ensemble. Il a expliqué qu'il avait vu des couples finir par se séparer lorsque l'un des deux conjoints a tenté de s'intégrer dans l'espace de l'autre. De plus, il s'imaginait mal avoir à négocier une place pour ses précieux objets de famille sur mon manteau de cheminée si soigneusement décoré.
Il avait raison. Nous avons vendu nos deux maisons jumelées, remboursé quelques dettes avec le produit de la vente (y compris à ma mère, qui m'avait prêté de l'argent après mon divorce) et acheté une maison unifamiliale avec cinq chambres à coucher, dotée de lambris en bois, à proximité du métro de Toronto. Nous l'avons baptisée « Le presbytère », car elle ressemble beaucoup aux maisons appartenant à l'église dans lesquelles Jim, le fils d'un prédicateur, avait grandi.
Avons‑nous fait le bon choix ?
Nous avons encore une hypothèque, près de 15 ans plus tard. Et même si le fait d'avoir emménagé dans l'une des petites maisons nous aurait permis de ne plus avoir d'hypothèque, je suis convaincue que notre décision d'acheter une maison ensemble était la meilleure chose à faire.
Une plus grande maison nous a permis de respirer. À certains moments, jusqu'à quatre de nos cinq enfants ont habité avec nous. Par ailleurs, nous avions tous les deux besoin d'un bureau à la maison. Si nous avions gardé une des petites maisons, il aurait fallu payer des loyers pour des bureaux pendant toutes ces années au lieu d'augmenter la valeur nette de notre chez‑nous.
Être sur la même longueur d'onde côté finances
D'autres obstacles financiers se sont présentés. J'ai vite compris que Jim et moi avons des approches radicalement différentes en matière de gestion de l'argent. Il était très fier de respecter scrupuleusement un budget mensuel de revenus et de dépenses. Je travaille à la pige et je ne peux jamais être sûre de mes revenus. Nous avons à maintes reprises tenté d'utiliser des feuilles de calcul et de comptabiliser les reçus chaque jour, mais ça n'a jamais vraiment fonctionné.
Enfin, il y a environ quatre ans, nous avons trouvé un compromis un peu bizarre, mais qui a été couronné de succès. Maintenant, je patrouille les factures du ménage, les payant à partir de notre compte‑chèques conjoint le jour même qu'elles arrivent. Je fais aussi le suivi de mes revenus. Je suis donc au courant de ce qui entre et sort, et m'ajuste dans la mesure du possible.
Il met ensuite de côté 200 $ par mois dans un compte d'épargne distinct auquel lui seul a accès. Nous en sommes arrivés à ce montant parce que cela nous semblait suffisant pour obtenir une somme intéressante à la fin de l'année, mais pas au point de remarquer l'argent qui sort du compte conjoint. Il l'accumule pour s'en servir pour des choses qui lui font plaisir et lui donnent un sentiment de contrôle : objectifs à long terme, voyages ou cadeaux surprises. Pour notre anniversaire de mariage, il m'a emmené au magasin de vélos du coin et m'a dit d'en choisir un à mon goût.
La leçon que nous en avons tirée est que combiner nos finances implique de renoncer à un peu de contrôle, d'entretenir la confiance et, à ma grande surprise, de s'amuser avec notre argent.
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