Comment cette entrepreneure a changé de cap en pleine crise de COVID-19
Écrit par Kelley Keehn

Le jeudi 25 mars 2021

Jessie Cayabo a fondé BONAFIDE (en anglais) en août 2016, un peu par hasard. Elle gérait le bureau albertain d'une boutique de relations publiques basée à Toronto et son ancien employeur a décidé de faire un virage qui ne desservait plus un portefeuille culinaire.

« Je me concentrais sur le développement de ce secteur depuis plus de deux ans, et avec leur consentement, mes clients m'ont suivi dans ma nouvelle aventure », raconte Jessie.

Passer du statut d'employée à celui d'entrepreneure

Comme beaucoup d'employés qui font le saut dans l'entrepreneuriat, Jessie a éprouvé quelques difficultés avec les tâches de comptabilité et d'administration, mais elle a compris qu'elle n'avait pas besoin de savoir tout faire.

« J'ai fait appel à un comptable parce que je ne suis pas très douée pour les chiffres. J'ai également réalisé que je ne pouvais pas faire tout ce qu'il fallait pour gérer une entreprise et travailler en étroite collaboration avec les clients. J'ai donc embauché quelqu'un à temps partiel pendant quelques mois avant que la COVID‑19 ne frappe », explique‑t‑elle.

Malgré quelques difficultés initiales, Jessie n'a pas de regrets. « Je me demande parfois pourquoi je ne suis pas devenue chef d'entreprise plus tôt ! C'est tellement gratifiant de pouvoir choisir les gens avec qui je souhaite travailler, mais à vrai dire, je ne suis pas sûre d'avoir eu la confiance nécessaire pour le faire avant d'atteindre la quarantaine. »

Gérer une entreprise en pleine période de COVID

Comme pour tout propriétaire de petite entreprise, la crise a pris Jessie au dépourvu.

« Mon entreprise était florissante avant la COVID‑19 et j'avais beaucoup voyagé au cours des dernières années. Tous mes clients étaient vraiment rentables et même en pleine expansion. En fait, j'étais au milieu de la planification d'un voyage en Italie avec un client, qui a bien sûr été annulé. Certains aspects de mon travail, comme la planification d'événements culinaires, d'inaugurations et d'initiatives caritatives, se sont arrêtés net. »

« J'ai bifurqué vers la gestion des communications de crise pour mes clients, la génération d'idées, la création de contenu numérique et, pour tout dire, j'ai officieusement ajouté le métier de conférencière motivatrice à ma charge de travail. La situation a été marquée d'émotions et de difficultés pour bien des gens de mon réseau. »

Pour le secteur de l'hôtellerie et les fournisseurs de services connexes, on peut dire avec certitude que personne n'aurait pu prévoir l'année de confinement qu'ils ont traversée et les répercussions immédiates sur leurs revenus.

« Mes clients avaient tous le vent dans les voiles et s'attendaient à de la croissance en 2020, mais la COVID‑19 a été un réel choc et les restaurants continuent d'ailleurs à faire face à d'énormes difficultés. Les consommateurs ne se rendent pas compte de l'augmentation des coûts des aliments, de la main‑d'œuvre et des opérations au jour le jour, en plus des mesures préventives qui entourent la capacité, le contact et l'assainissement qui intensifient le stress et les coûts que les restaurateurs doivent couvrir pour garder leurs portes ouvertes. »

Prendre de l'assurance dans la quarantaine

Si la COVID‑19 avait frappé plus tôt dans la vie de Jessie, elle ne se serait pas retrouvée dans sa situation avantageuse actuelle.

« Heureusement, après avoir passé la majeure partie de ma trentaine endettée en raison d'une récession et de mises à pied, je suis ravie de pouvoir dire que les dettes ne sont plus pour moi une source de stress. Étant donné que les budgets de voyage, d'habillement et de divertissement sont actuellement consacrés à l'épargne, j'essaie d'encourager les restaurants locaux deux ou trois fois par semaine en achetant des plats à emporter. »

Malgré les difficultés rencontrées dans le secteur de la restauration et de l'hôtellerie, l'un des clients de Jessie a été en mesure d'ouvrir ses portes l'an dernier. « J'ai souvent d'excellentes nouvelles à partager comme celle de l'ouverture de The Butchery by RGE RD (en anglais) à Edmonton », confie‑t‑elle.

L'importance d'être généreux

Les clients de Jessie ont non seulement fait tout leur possible pour rester à flot et servir les communautés qu'ils aiment, mais ils ont également fait preuve de générosité dans la mesure du possible.

« Je suis extrêmement fière d'être associée à des clients qui ont réussi à soutenir des causes caritatives pendant la période financière la plus difficile de l'histoire de leur entreprise. A Cappella Catering (en anglais) recueilli un peu plus de 4 000 $ pour le Ronald McDonald House (en anglais) pendant la période des fêtes, SABOR Restaurant (en anglais) a recueilli 5 000 $ pour Santa's Anonymous, le Ronald McDonald House et le Bissell Centre (en anglais), et Italian Centre Shop (en anglais) de Calgary s'est associé au capitaine des Flames de Calgary, Mark Giordano, pour recueillir 10 000 $ destinés aux programmes alimentaires scolaires. »

« Je pense que le bon côté des choses, c'est que lorsqu'on dépense de l'argent dans une petite entreprise locale, cette dernière réinvestit dans la communauté. Nos achats locaux sont en réalité un cadeau qui ne cesse de faire des heureux. »

Que réserve l'avenir à Jessie et son entreprise ?

« Je vais continuer d'épargner et je vais demander toutes les subventions ou le financement auquel ma petite entreprise est admissible », affirme Jessie. « Mon compte pour les voyages commence à être bien garni ! J'ai vraiment hâte de partir en vacances et j'ai l'intention de faire des petites folies quand le moment sera venu. »

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