Cinq stratégies à envisager pour les investisseurs axés sur la croissance

Vous réfléchissez à la meilleure façon d’investir votre argent pour l’avenir? L’investissement axé sur la croissance consiste avant tout à viser des rendements potentiels plus élevés, même si cela implique de faire face à des fluctuations plus marquées en cours de route. L’histoire nous apprend que les marchés boursiers ont produit des rendements supérieurs à l’inflation et généré les meilleurs résultats au fil du temps (en anglais) — mais les actions n’évoluent pas de manière linéaire, leur valeur n’augmentant pas nécessairement avec le temps.

En tant qu’investisseur axé sur la croissance, vous êtes prêt à faire face aux fluctuations du marché, car vous croyez au potentiel à long terme de vos investissements.

Dans cet article, nous décortiquerons ce que signifie réellement l’investissement axé sur la croissance, à qui ce type d’investissement convient le mieux, et présentons quelques stratégies simples qui peuvent vous aider à vous constituer un patrimoine tout en assurant la gestion du risque que comporte un portefeuille axé sur les actions.

Qu’est-ce que l’investissement axé sur la croissance?

L’investissement axé sur la croissance consiste à viser des rendements à long terme plus élevés en détenant principalement des actions et d’autres actifs présentant un fort potentiel de croissance. Ce type d’investisseur accepte une plus grande volatilité à court terme dans l’espoir d’obtenir de meilleurs gains à long terme.

Cela se distingue des investisseurs prudents, qui privilégient la préservation du patrimoine, et des investisseurs équilibrés, qui combinent les actions et les obligations pour obtenir des résultats plus stables. 

Cette approche convient particulièrement aux personnes ayant un horizon temporel prolongé et une grande tolérance aux fluctuations du marché, comme les professionnels à mi-carrière qui ont encore des décennies devant eux pour investir, les jeunes épargnants qui constituent leur patrimoine pour la retraite ou ceux aux nerfs solides pour qui une chute prononcée de leur portefeuille ne remettrait pas en cause leur stratégie.

Les risques de l’investissement axé sur la croissance

Les fruits de l’investissement axé sur la croissance s’accompagnent de risques plutôt importants. Avant de se lancer dans une stratégie de croissance, il est essentiel de bien comprendre le risque de pertes considérables. Par exemple, pendant la crise financière mondiale de 2008-2009, les marchés des actions américains et canadiens ont perdu plus de 50 % de leur valeur entre le sommet et le creux (en anglais). Il a fallu plusieurs années pour s’en remettre complètement. Un grand nombre d’investisseurs qui ont vendu dans la panique ont enregistré ces pertes de manière définitive.

Récemment, le krach de mars 2020 lié à la COVID-19 a provoqué une chute de plus de 30 % des actions mondiales (en anglais) en un seul mois, suivie d’un rebond rapide. En avril 2025, les marchés américains et internationaux ont chuté fortement après l’annonce des tarifs douaniers par Trump, puis ont rebondi en quelques semaines. Mais une reprise rapide n’est pas garantie. Les périodes de ralentissement économique ne se terminent pas toutes rapidement, certaines pouvant durer plusieurs années.

Les investisseurs doivent évaluer trois éléments avant de se lancer dans un portefeuille axé sur la croissance : 

• La capacité à prendre des risques (votre situation financière et le degré de volatilité que votre horizon temporel vous permet);
• Votre tolérance au risque (la mesure dans laquelle vous êtes à l’aise avec les fluctuations du marché et votre réaction lorsque vos investissements perdent de la valeur);
• Et la nécessité de prendre des risques (si vous avez réellement besoin de rendements plus élevés pour atteindre vos objectifs).

Si vous ne vous sentez pas capable de garder le cap face à une baisse de 40 ou 50 % sur plusieurs années, il serait peut-être préférable d’opter pour une approche plus équilibrée ou plus prudente. Un portefeuille axé sur la croissance ne fonctionne que si vous parvenez à tenir bon face aux pires conditions du marché. Vendre à perte pourrait transformer votre portefeuille axé sur la croissance en un portefeuille en déclin.

1. Privilégier les portefeuilles à forte pondération en actions

Les marchés boursiers ont historiquement généré les rendements les plus élevés parmi toutes les grandes classes d’actifs. Au cours du siècle dernier, les actions canadiennes et américaines ont généré des rendements annualisés d’environ 8 à 10 % (en anglais), contre 4 à 5 % pour les obligations et à peine plus que l’inflation pour les liquidités. Les investisseurs obtiennent ce rendement supplémentaire parce qu’ils prennent le risque plus élevé de détenir des actions d’entreprises bien réelles dont l’évaluation peut fluctuer au fil du temps. 

Une répartition type axée sur la croissance pourrait être composée à 90 % d’actions et à 10 % de titres à revenu fixe ou de liquidités. 

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Répartir vos investissements entre différents pays et secteurs (c.-à-d. diversifier) réduit l’impact d’un éventuel ralentissement d’un marché ou d’un secteur tout en vous donnant accès aux moteurs mondiaux du profit et du progrès. Les banques et les entreprises du secteur de l’énergie canadiennes ne représentent qu’une infime partie du marché mondial. Il est donc risqué de s’y fier uniquement, car cela limite votre potentiel de croissance. Les leaders technologiques américains peuvent fournir innovation et envergure, les industriels européens assurent une force de production mondiale, et les fabricants asiatiques vous permettent d’accéder à des économies et des secteurs en forte croissance, comme l’énergie propre ou la biotechnologie, pour une croissance structurelle à long terme. 

N’oubliez pas qu’un portefeuille composé à 90 % d’actions peut perdre entre 30 et 50 % de sa valeur dans un marché baissier grave. Si ce niveau de fluctuation vous empêchait de dormir, vous auriez peut-être intérêt à choisir une autre stratégie d’investissement.

2. Envisager d’investir dans les marchés émergents

Les marchés émergents comprennent des économies à croissance rapide telles que l’Inde, le Brésil, la Chine et plusieurs pays africains. Ces économies connaissent souvent une croissance plus rapide que les pays aux marchés développés, ce qui peut se traduire par des rendements boursiers plus élevés.

Ces occasions peuvent s’accompagner de risques supplémentaires : instabilité politique, systèmes financiers moins développés et volatilité des devises.

Les dernières années ont été éprouvantes pour les investisseurs sur les marchés émergents (en anglais). Les fluctuations de devises, les tensions géopolitiques et la croissance variable ont contribué à un rendement inférieur à celui des marchés américains et canadiens.

Mais l’histoire témoigne de la capacité des marchés émergents à prendre parfois la tête du peloton. De 2003 à 2007, les marchés émergents ont enregistré des gains annuels à deux chiffres (en anglais) et ont largement surpassé les actions canadiennes, américaines et internationales développées.

Une modeste exposition de 5 à 10 % aux actions peut générer un potentiel de croissance sans peser excessivement sur votre portefeuille. Une stratégie consiste à utiliser des FNB ou des fonds communs de placement diversifiés afin de répartir le risque entre plusieurs pays.

3. Explorer les investissements alternatifs

Certains investisseurs axés sur la croissance ont recours à des investissements alternatifs, tels que les fonds de capital-investissement ou les FNB sur matières premières, qui ne suivent pas nécessairement les mêmes fluctuations que les actions et les obligations traditionnelles. En voici quelques exemples :

• Fonds de capital d’investissement qui investissent dans des sociétés privées non cotées en bourse
• FNB sur matières premières qui suivent les ressources telles que l’or, le pétrole ou les produits agricoles

Les investissements alternatifs ont gagné en popularité, les investisseurs recherchant de nouvelles sources de rendement et de diversification au-delà des marchés publics. 

Ces bénéfices potentiels s’accompagnent toutefois de compromis. Les investissements privés sont souvent assortis de frais plus élevés, d’un accès limité et de longues périodes de détention. Ils peuvent compléter, sans toutefois remplacer, un portefeuille d’actions diversifié à l’échelle mondiale.

Abordez ces investissements avec prudence et songez à limiter votre répartition dans cette catégorie.

4. Des stratégies à risque plus élevé à aborder avec prudence

Comme les investissements à haut risque peuvent fluctuer considérablement et faire perdre rapidement de l’argent, il convient de les aborder avec prudence.

• La vente à découvert consiste à parier sur la baisse du cours d’une action, et les pertes pourraient dépasser votre investissement initial si le cours venait finalement à augmenter. Si les gains potentiels sont élevés, il n’y a théoriquement aucune limite aux pertes que vous pouvez subir en vendant à découvert.

• La spéculation sur les cryptomonnaies consiste à échanger de la monnaie numérique dont la valeur peut monter en flèche ou s’effondrer en quelques heures. Le secteur est confronté à son lot de fraudes, et les plateformes d’échange et les cryptoportefeuilles peuvent être vulnérables au piratage.

• La spéculation sur séance consiste à acheter et vendre des actions le même jour afin de profiter des fluctuations de cours, une stratégie qui, à long terme, fait perdre de l’argent (en anglais) à la plupart des participants.

• La négociation algorithmique robotisée utilise des programmes automatisés pour effectuer des opérations rapides, ce qui peut amplifier les erreurs d’investissement et entraîner des pertes importantes sur des marchés volatils.

Ces stratégies ne font pas partie des portefeuilles recommandés par Tangerine et ne doivent être envisagées que si vous comprenez parfaitement les risques encourus.

5. Réinvestir les gains pour maximiser la capitalisation

Charlie Munger, partenaire d’affaires de longue date de Warren Buffett et vice-président de Berkshire Hathaway, a déclaré : « La première règle de la capitalisation : ne jamais l’interrompre inutilement. »

L’investissement axé sur la croissance est basé sur le principe de faire fructifier votre argent encore et encore. Lorsque vous réinvestissez vos bénéfices — comme les dividendes ou les gains provenant de la vente d’investissements — ces dollars supplémentaires peuvent alors commencer à rapporter à leur tour. Au fil du temps, cet effet boule de neige peut contribuer à accélérer la croissance de votre patrimoine.

Par exemple, un investissement de 10 000 $ rapportant 8 % par année passe à environ 21 600 $ après dix ans si vous réinvestissez la totalité des gains. Si vous optez plutôt pour le paiement des dividendes en espèces, le montant total sera bien inférieur. Les plans de réinvestissement automatique des dividendes ou le simple fait de réinvestir les distributions permettent à votre argent de continuer à fructifier.

Cotisez régulièrement pour renforcer ces efforts de capitalisation.

Prenons l’exemple d’une personne de 25 ans qui investit 500 $ par mois dans un portefeuille de croissance 90/10 dont le rendement annuel moyen historique est de 8 %. Quarante ans plus tard, lorsque cet investisseur aura 65 ans, cette approche constante pourrait représenter environ 1,75 million de dollars. 

Pour maximiser le pouvoir de la capitalisation, effectuez des cotisations régulières, investissez pendant de longues périodes et réinvestissez tous vos gains.

Examinez, peaufinez et gardez le cap

Examinez votre portefeuille au moins une ou deux fois par année. Rééquilibrez si votre répartition dévie de plus de 5 à 10 % par rapport à votre objectif. Si les actions rebondissent et que votre répartition 90/10 passe à 95/5, vendez une petite partie de vos actions et renforcez votre position en titres à revenu fixe afin de garder le cap sur votre objectif.

👉 Les portefeuilles Tangerine sont examinés et rééquilibrés au besoin chaque trimestre.

Le plus difficile dans l’investissement, c’est de rester investi pendant les périodes de ralentissement économique. Le krach de 2008 a duré des années, mettant à rude épreuve même les investisseurs de longue date. Ceux qui ont maintenu leur discipline ont finalement été récompensés. Ceux qui ont vendu par peur ont souvent manqué la reprise.

Définissez des règles à l’avance afin d’agir avec discipline plutôt qu’avec émotion. La diversification entre les secteurs et les régions permet d’amortir le choc quand l’un d’eux est en difficulté.

Le mot de la fin : De l’audace — et les yeux grands ouverts

L’investissement axé sur la croissance, c’est prendre des risques calculés, et non jouer à la loterie. En privilégiant fortement les actions, en ajoutant une part mesurée de marchés émergents ou d’actifs alternatifs, en réinvestissant les gains et en rééquilibrant régulièrement votre portefeuille, vous vous donnez les meilleures chances de constituer un patrimoine qui surpasse l’inflation et contribue à la réalisation de vos objectifs à long terme.

Mais n’oubliez pas que « à long terme » signifie au moins dix ans, voire souvent beaucoup plus. L’histoire des marchés montre qu’il y aura des baisses brutales et potentiellement effrayantes en cours de route. Évaluez vos capacités, vos ressources et votre propension au risque avant de vous engager, et assurez-vous de pouvoir garder le cap lorsque la prochaine crise surviendra.

C’est la patience et la discipline nécessaires pour garder le cap pendant les périodes difficiles qui peuvent mener à une croissance positive à long terme.

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